Les Fils de Saez Jeudi 11 mars 2005, j'arrive devant le Zénith de Paris, il est 19 heures. La foule est au rendez-vous et on voit les fans qui entonnent les chansons du héros de la soirée : Damien Saez. Cela fait maintenant six ans que ce jeune chanteur est apparu et il en a déjà parcouru du chemin ! Il a débuté sa carrière par le pire cas de figure : un hit jeune et con. Le morceau cartonne et comme beaucoup je le découvre par son clip. Tout de suite cela me branche et aussi m'inquiète car il est toujours difficile de se renouveler après un succès en début de carrière. Après ce début fracassant, Saez se fait oublier, puis en 2002 sort un double album ambitieux : god bless !!! Là, c'est le coup de foudre. Les textes sont engagés et inspirés comme on les aime, l'ambiance et le style sont au rendez-vous. Ainsi se succèdent des brûlots (j'veux du nucléaire, solution), des chansons d'amour et de désespoir (no place for us, so gorgeous), des morceaux technos pas toujours excellents mais souvent très chauds (sex), et enfin des instrumentaux (qui durent parfois près de quinze minutes...). La sortie du troisième disque Debbie, nous rapelle les qualités de cet austère énergumène, c'est décidé pour cette nouvelle tournée, nous faisons le déplacement. En arrivant dans la salle, une première surprise nous attend, c'est complet ! Le spectacle commence par un jeune inconnu, David Walters : pas génial mais pas désagréable non plus. Ensuite Damien et son groupe : deux guitaristes aux sons surpuissants, un bassiste et un clavier discret, un batteur un peu lourdaud. Deuxième surprise, le set débute par deux inédits (Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué). Le son est crade mais très énergique et puissant. Les morceaux s'enchaînent et on voit bien que Saez a mûri. Il change chacune des versions de ses morceaux, même les plus connues, et jeune et con est expédié rapidement comme pour s'en débarrasser. Il joue beaucoup du troisième cd et on regrettera les titres fétiches de god bless comme je veux du nucléaire, solution et no place for us. Le premier grand moment d'émotion vient néanmoins avec une sublime version de Saint-Pétersbourg. Effectivement, Damien n'est pas très chaleureux mais il est crédible et sacrement émouvant. Au bout d'1h30 de concert, il sort... Inquiétude et frustration, et si une fois de plus il faisait la gueule... Mais non, il revient et nous balance un Marie et Marilyn speedé puis le morceau fils de France composé le soir des élections en 2002 quand le Front national montrait son sale nez au second tour des présidentielles. Les paroles résonnent comme un rappel à l'ordre ; la communion avec le public est totale, cela fait plaisir à voir. Le concert se finit comme il a commencé : rock, très rock ! Fél Vill |