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Leçon n°8
: "Miss Jamaica"
Question
de géographie : où se situe l'île de la Jamaïque ? Aucune réponse, le
prof crache le morceau : dans la mer des Caraïbes, au sud de Cuba, dans
l'archipel des grandes Antilles. 
Question d'histoire : qui a découvert la Jamaïque ? Silence dans la
classe : c'est en 1494 que Christophe Colomb "découvre" cette île
occupée jusque là par les indiens Caraïbes.
Question de démographie : et la population jamaïcaine ? Aucun espoir
de réponse : 2.713.130 habitants
pour une superficie de 10 990 km carré, un indice de fécondité de 2,50,
une espérance de vie de 74,8 années, bref un vrai pays en développement.
Question d'économie : Justement quelle est la situation économique de la
Jamaïque ? Et c'est parti pour la prise de notes : malgré une
croissance réelle, l'indicateur
de développement humain (IDH) est de 0,738, et le surendettement est caractérisé.
Par contre le trafic de cocaïne à destination des USA est florissant, et
la corruption notamment de la police est généralisée !
Question politique (le prof en a assez de faire les questions réponses) :
quel pays domine l'économie jamaïcaine ? Les États-Unis bien sûr
! Exemple : la seule compagnie d'électricité du pays est aux mains d'une
société américaine Mirant, et de nouvelles entreprises
d'informatiques US s'y installent chaque jour, profitant d'une main d'œuvre
bon marché...
Question de culture générale : et quelle est la principale
personnalité de l'île ? oh miracle, l'apprenti rasta habituellement
endormi, lève la main... Bob Marley
monsieur ! Et là, c'est parti pour un débat passionné. L'incollable
reggae-fan rappelle l'essentiel : Bob
est né en 1944, fruit d'une union illégitime entre un capitaine blanc
d'origine britannique et une pauvre fille de paysan. L'unique superstar
d'un pays pauvre a fait connaître le reggae à travers le monde, mais sa carrière
internationale n'a duré que huit ans de 1972, date de sortie du fameux catch
a fire son premier album publié par Island, le label de Chris
Blackwell, à uprising publié en 1980 et se terminant
par l'intemporel redemption song (Bob
décède en 1981). A cela il faut ajouter les premiers disques
publiés pour le marché jamaïcain, plus de multiples compilations avec
des inédits plus ou moins réussis.
Bien sûr, le prof étale sa science en rappelant l'influence majeure de
ce compositeur d'exception, auteur de classiques milles fois repris.
Partout on chante Marley, de l'antillais
Kali à l'écossais Frankie
Miller, en passant par l'africain du sud Lucky
Dube. Tous les styles musicaux se sont frottés à son répertoire
: les grands du rock style Clapton, Cocker
et compagnie, l'immense chanteur country Johnny
Cash, les guitaristes de Jazz (Lee
Ritenour), ou de hard (Pat Travers),
sans oublier l'énorme pastiche des Dread
Zeppelin. Et le mythe perdure, nourri par d'innombrables
hommages, et par la propre famille du dieu du reggae, avec à la place
d'honneur son propre fils Ziggy dont
le dernier disque dragonfly figurait parmi les
meilleurs de 2003.
Eh voila, la sonnerie retentit, tout le monde se quitte en se
promettant de visionner le Dvd Bob
Marley and the Wailers live at the Rainbow, ultime témoignage
du génie du grand Bob, laissant
l'enseignant perplexe : tant pis pour les programmes de ministère. Quand
on pose les bonnes questions, l'intérêt des élèves ne se dément pas,
et c'est bien là l'essentiel !
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