Alice & Ezrin (the life and crimes of Alice Cooper : Warner 1999)

Bob Ezrin & Telephone (Rock & Folk n °185 juin 82)

 

rock n° 14 : "Welcome to the Bob Ezrin machine"

Après avoir viré Phil Spector, le très british groupe Starsailor rappelait récemment, que le temps des producteurs rois était révolu... Oui et non... Au pays des réalisateurs artistiques qui ont su créer un son (le fameux "wall of sound" de Spector le fou), aux coté des George Martin, Quincy Jones, Nile Rodgers, Tom Dowd, Steve Lillywhite, ou Daniel Lanois, demeure un irréductible : Bob Ezrin qui vient de se rappeler à notre bon souvenir en produisant le nouveau Jane's Addiction, le meilleur disque de l'année, le prix Chatterbox 2003
Ce canadien fut longtemps l'un des "producers" les plus respectés des métiers de l'industrie du disque. En juin 1982, Rock & Folk le pressentait comme "le prince des producteurs et le producteur des princes" En effet, sa carte de visite est impressionnante... C'est à lui que l'on doit la réalisation des rêves les plus fous de Alice Cooper, l'ultra branché "Berlin" de Lou Reed, le retour en solo de Peter Gabriel, ou encore l'immense "the wall" de Pink Floyd (il en fallait du courage pour mettre au propre les délires paranos de Roger Waters...). Lui seul savait reconnaître le talent de cette paire de fameux guitaristes qu'étaient Steve Hunter et Dick Wagner, ou encore rendre Kiss écoutable... Comme il avait loupé certains monstres sacrés des sixties, il se rattrapa en produisant Julian le fils de Lennon, ou le rejeton de John Bonham, probablement pour se rapprocher de la magie de Led Zeppelin... Au début des années quatre vingt, lui qui est revenu de tout, cherche une étincelle pour rallumer sa passion. Il la trouvera chez Téléphone pour qui il produit "Dure limite" dans les pleurs et la douleur. Les petits français découvriront les méthodes à l'américaine, à travers un producteur créatif, compétent, mais aussi tyrannique, et bien souvent maniaque ("il n'enregistre que sur des bandes d'une marque bien précise, mais comme elles sont défectueuses une fois sur dix, il fait écouter les bandes vierges par des assistants, mais comme il est méfiant, il vérifie les bandes après coup, avant d'enregistrer" dixit Philippe Manœuvre). "Dure limite" reste néanmoins, l'un des albums de Téléphone qui sonne le mieux, vingt ans après ! Bob Ezrin enthousiaste à propos de Richard Kolinka, présentera le batteur comme "une ressource nationale que la France devrait protéger", et il le recrutera pour le très sombre "Dada" d'Alice Cooper, (un jour, il faudra bien que Richard nous raconte son expérience chez les frappés en Amérique...). 
Depuis la star des producteurs cherche sans relâche, à travers le monde, l'artiste qui le stimulera, en Espagne avec les Heroes del Silencio, en Afrique, avec Geoffrey Oryema, où aujourd'hui, de retour aux States, avec Jane's Addiction, ou les jeunots de 30 seconds to Mars
Bob Ezrin
reste un label de qualité, un nom que l'on inscrit en tête des listes de crédits, parce que susceptible de faire vendre. Peut être que demain les Starsailor viendront le prier de produire leur nouveau disque, mais là, attention, il faudra lui obéir au doigt et à l'œil....

 

 

 

 


Alice Cooper : "welcome to my nightmare" Atlantic 1975

Pink Floyd : "the division bell" EMI 1994

30 Seconds to Mars, Virgin 2002

<<<

"Welcome to the Bob Ezrin machine" 
(produced by Bob Ezrin)

ALICE COOPER : welcome to my nightmare (1975).
LOU REED : lady day (1973).
STEVE HUNTER : eldorado street (1977).
RICHARD WAGNER : go down together (1978).
PETER GABRIEL : slowburn (1977).
NILS LOFGREN : I'll cry tomorrow (1979).
KISS : a world without heroes (1981).
PINK FLOYD : hey you (1979).
KANSAS : the preacher (1988).
TREVOR RABIN : I didn't think it would last (1989).
BONHAM : guilty (1989).
ROD STEWART : in my life (1986).
JULIAN LENNON : saltwater (1991).
GEOFFREY ORYEMA: the river (1993).
TÉLÉPHONE : jour contre jour (1982).
HEROES DEL SILENCIO : deshacer el mundo (1995).
KULA SHAKER : shower your love (1999).
THE JAYHAWKS : smile (2000)
JANE'S ADDICTION : price I pay (2003)
30 SECONDS TO MARS : welcome to the universe (2002).).