CROSBY, STILLS & NASH, mardi 7 juin 2005 Palais des Congrès de Paris  

APOLOGIE DU 25 MAI 2005 : Rock'n'roll nostalgie !

Question actualité, les concerts de rock pour adultes (adult oriented rock, comme disent les anglo-saxons),
sont plutôt bien représentés : jugez plutôt... 
Sont annoncés à Paris : Little Richard (le 6 juin) et Jerry Lee Lewis (le 28 juin), mais là, VAN DER GRAAF GENERATOR "present" Virgin 2005 il s'agit plutôt d'un "troisième age oriented rock", notre Johnny national qui sans tambour ni trompette, se paie un tour des salles parisiennes pour un bon mois avec des tarifs défiant l'imagination (de 45 à 250 euros, (voir concerts trop chers), Crosby, Stills & Nash (le 7 juin, le 23 mars dernier et sans Stephen Stills, ils avaient déjà triomphé au Casino de Paris), Joe Jackson et Todd Rundgren (le 14 juin), Kansas, (le 19 juin), Marianne Faithfull, James Brown, Al Green, Duran Duran (oh non pitié...), Van Der Graaf Generator (responsable d'un nouveau et très digne album après 25 ans d'absence), les Sparks et les Scorpions, Rose Tatoo (ça c'était des vrais bad boys) et même ce cher Joe Cocker au Zénith à Paris, et en tête d'affiche le 28 juillet prochain au festival Blues Passion de Cognac.

Effectivement il y en a pour tous les goûts et toutes les nostalgies, à condition d'être sensible à des rockers aux tempes grisonnantes, et chargés d'un passé souvent glorieux, mais parfois bien lointain... L'âge ne faisant rien à l'affaire et tel un bon vin, effectivement certaines musiques ont bien vieilli, et d'autres moins, mais qui a dit que le rock devait rester éternellement jeune ? 
Keith Richards
rappelait que jeune guitariste, il était déjà fasciné par un Muddy Waters, à l'image d'un homme mûr, et sûr de son talent. Et puis le business de la musique sait bien que les bourses des quadras et des quinquagénaires sont souvent bien remplies, ainsi que leur cœur prêt à tout, pour se rappeler les bons moments passés, bref la nostalgie camarade !!!
JOHN FOGERTY "deja vu all over again" Geffen 2004 Certains poussent le revival plus loin encore : exemple l'Olympia qui après avoir programmé Procol Harum, Manfred Mann, Hot Tuna, Poco plus quelques vieux Jefferson Airplane célébrant les 40 ans du groupe, se lance dans des Legend Music Shows, des soirées en hommage à Pink Floyd, AC/DC période Bon Scott, Janis Joplin (il est vrai interprété par la très crédible Beverly Joe Scott). L'espoir de renouer avec ses souvenirs d'antan est si fort que le public se précipite aussi aux spectacles d'un tribute band québécois The Musical Box qui rejoue note pour note les fameux shows de Genesis avec Peter Gabriel, projections et costumes d'époque... 
Reste la fatidique question : que faut il espérer de ces prestations nostalgiques ? Du plaisir bien sûr !
THE ELEKTROCUTION - THE BELLRAYS, samedi 30 avril 2005 CC Paul Bailliart à Massy Mais ne soyons pas dupe. Lors du come back de John Fogerty au Grand Rex le 22 mars dernier, tout ce qui était en plus de l'époque bénie de Creedence Cleawater Revival, tendait à rendre sa musique plus lourde et moins fraîche : un petit film fash-back en intro sentant bon la pub, trois guitaristes au lieu de deux, un batteur armé d'un set répondant plus aux critères d'une efficacité moderne qu'au credo d'une élégance rock'n'roll intemporelle... Reste, et c'est l'essentiel, une véritable énergie, (et pourtant John est né en 1948), une voix incroyable, et surtout une extraordinaire set-list alignant classique sur classique que peu d'artistes d'aujourd'hui ou d'hier peuvent revendiquer. 
Alors pourquoi bouder ? Peut être parce que certaines personnes dans le public ressemblaient plus à Sarkozy qu'aux freaks de la grande époque, et qu'une fois de plus le prix de ces spectacles fait fuir les plus jeunes, c'est à dire ceux qui profiteraient le plus à découvrir ce patrimoine !


THE ELEKTROCUTION "vagina dentata" Emergence RecordsPourtant l'avenir du rock n'est pas plus à la nostalgie qu'à la soumission aux modes du moment pour séduire coûte que coûte les plus jeunes.THE BELLRAYS "the red, white & black" Alternative Tentacles Records 2004 Peut être faut t'il le chercher derrière une affiche type The Elektrocution / The Bellrays dans une petite salle de banlieue. 
Là, face à un jeune groupe "garage" français, constitué de splendides furieux déchaînés, et devant ce magnifique "band" de Detroit mélangeant la voix soul d'une chanteuse à la Tina Turner période grand méchant Ike, un "drumming" flamboyant façon Keith Moon, et le cataclysme sonore des MC5, une évidence s'impose. Tant qu'il y aura des musiciens prêt à déployer une telle énergie avec une aussi fière allure dans une totale urgence, le rock'n'roll ne sera pas que futile nostalgie, mais belle et bien une réalité qui nous séduit ! 
P.V.

 


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