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APOLOGIE
DU 16 JUIN 2005 : Rock'n'roll nostalgie, suite : CS&N...
Suite : Judy Blue Eyes, Guinevere, Helplessly Hoping, Chicago,
Marrakesh Express, Wooden Ships, Find The Cost Of
Freedom, Just A Song Before I Go, Cathedral, Dark
Star, Southern Cross, War Games... telle est la longue litanie des
tubes du premier super-groupe de l'histoire du rock et du folk, à
savoir : Crosby Stills & Nash. 
Équivalents des Beatles aux États-Unis au début des années soixante-dix,
disparus de la circulation depuis longtemps, (si Crosby & Nash était
au Casino de Paris en mars dernier, le trio n'avait pas joué en France
depuis le 11 juin 1983 à l'Hippodrome d'Auteuil), ces messieurs se sont
produits le 7 juin 2005 au Palais des Congrès
à Paris, devant un public quinquagénaire à l'enthousiasme teen-ager, et
l'équipe de Chatterbox y était...
Encore un concert Rock'n'roll nostalgie me
direz vous, oui et non ! Bien sûr, entrer sur scène sur Carry On, et entamer le rappel par Woodstock,
nous ramène aux heures glorieuses des seventies. Mais entre ces deux succès
et pendant près de trois heures, les trois légendes accompagnées de
vieux potes tel Mike Finnigan à
l'orgue, Joe Vitale à la batterie, et
de sang neuf apporté par la présence de James Raymond (fils de
Crosby)
au piano, Jeff Pevar à la guitare, balancèrent cette fameuse synthèse
rock, folk, country, jazz et latine que seuls les ricains de cette génération
savent vraiment réussir. Pour cette dernière influence, ce
bon vieux texan de Stephen Stills s'est lancé dans quelques espagnolades
plus ou moins bien senties... Si le poids des années se fait physiquement ressentir,
les voix en harmonie sont toujours aussi belles, et le feu sacré ne les a
pas quitté. Stills a une allure de vieux fou,
Nash celle d'un vieux beau,
et Crosby d'un vieux sage, mais ne nous y trompons pas, derrière leur air
éternellement baba, de vieux loups subsistent.
David Crosby né en 1941, fondateur des Byrds, défoncé notoire, clochard
et interné, annoncé mort et revenu de l'enfer, reste un chanteur
d'exception et un compositeur prolifique (voir ses albums avec son autre
groupe : CPR).
Graham Nash n'est pas simplement le gentil de la bande. C'est d'abord un
anglais expatrié né en 1942, qui a débuté à Manchester avec les
Hollies, groupe pop sixties et sucré. En 1968, il abandonne la pluvieuse
Albion
pour la Californie, Joni Mitchell, puis
Rita Coolidge. Sa voix reste impeccable,
et ses compagnons seront se souvenir qu'il faisait les chœurs en 1967 sur
le All You Need Is Love des Beatles...
Stephen Stills, ancien Buffalo
Springfield, né à Dallas en 1945, est
d'abord un immense guitariste, qui a partagé son manche avec Hendrix (sur
son premier album solo), Clapton (sur le deuxième),
Jimmy Page (sur le
méconnu right by you), jugé souvent irascible, et un temps marié à
Véronique
Sanson (il lui a dédié encore récemment une chanson) celui ci n'a
pas eu la chance ou le malheur de mourir en pleine gloire... A coup sûr, il
serait aujourd'hui vénéré comme Jimi,
Janis ou Jim Morrison !
Enfin certains regretteront l'absence de Neil
Young, qui s'est régulièrement
joint au trio, pour former Crosby, Stills, Nash &
Young, quatuor qui a
fait rêver toute une génération. Personnellement je fais partie de ces
rares énergumènes qui considèrent que la voix de Neil n'a jamais
vraiment collé avec celles des trois autres, et que si sa carrière est évidement
exemplaire, notamment sa collaboration avec Pearl Jam, j'ai toujours préféré
CS&N à CSN&Y... Reste une certitude, ces compères font à n'en
pas douter, partie des plus belles pages de l'histoire de la musique
populaire. Mardi dernier ils nous l'ont brillamment rappelé !
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