PRIX CHATTERBOX 2003
Jane's Addiction "strays" Capitol 2003"And the winner is..." attente angoissée... Jane's Addiction, pour son album "strays" (applaudissements et huées) !!! Eh oui, le prix Chatterbox du meilleur disque 2003 revient à Perry Farrell qui a reformé son groupe fétiche pour un retour fracassant au pays du rock qui dégage sévèrement !
Les fans le savent, leur dernier album "ritual de lo habitual" datant de 1990 était presque parfait... mais il manquait quelque chose au troisième disque de ce combo californien formé en 1986. Pour leur come back, il ont trouvé le petit plus en la personne de Bob Ezrin, immense producteur qui mérite à lui seul, un article... (Aussitôt dit aussitôt fait, à vous de cliquer sur "Welcome to the Bob Ezrin machine" et vous saurez tout sur ce génie méconnu). En effet ce qui frappe dès la première note, c'est le son, énorme... On pense souvent à Led Zep, en plus barré, sans aucun travers hard, mais avec des influences psychés bien digérées. Il vous faudra, comme toujours pour les grands disques, plusieurs écoutes, pour pénétrer ce chef d'œuvre à l'exacte intersection entre tradition rock et fusion moderne. 
Jane's Addiction : ritual de lo habitual, Warner 1990 (détail) Pas de hit commercial (à part peut-être "just because"...), mais des musiciens au sommet de leur art. Le guitariste Dave Navarro, revenu de son expérience de mercenaire chez les Red Hot Chili Peppers, balance une multitude de sons, des riffs bien heavy de "true nature" aux rythmiques acoustiques délicates de "everybody's friend".Le batteur Stephen Perkins est capable de tout, du groove le plus lourd à la Bonham (sa principale référence) aux tourneries les plus complexes (son intro sur "hypersonic" est une tuerie...). Le nouveau venu Chris Chaney n'est pas en reste, et ses plans de basse sont dignes de Fléa, un fidèle du groupe, et une référence en matière de quatre cordes. Enfin, cette grande gigue de Perry Farrell... Quel phénomène ! toujours en équilibre entre fanfreluche, petit rat d'opéra, et cirque rock 'n' roll... C'est à lui que l'on doit le festival itinérant et alternatif Lollapalooza, qu'il quitte dès que celui ci devient trop commercial. On lui doit aussi la splendide tentative "Porno for Pyros", plus deux Cds solos superbes... Dans un autre genre, ce chanteur me rappelle un audacieux mélange entre Jim Morrison et Lou Reed avec son coté délirant et incontrôlable, mais aussi avec son immense charisme, et un vrai sens de la poésie... 
A l'heure où l'Amérique s'enfonce dans un délire conservateur, il est bon de rappeler qu'il existe encore des rockers sexy, au pays de Bush junior, non pas ceux qui comme Marilyn Manson effrayent les moins de huit ans en singeant Alice Cooper, mais des artistes à la fière allure, branchés glam rock et alter mondialisme, et prêt à prendre des risques pour fuir la "main street" de l'American dream perverti pas des réacs libéraux qui sont eux vraiment décadents. Bravo Jane's Addiction !