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Rock
n°15 : King Crimson règne encore et toujours !
S'il est un groupe des seventies qui reste d'actualité c'est bien King
Crimson. Ce groupe anglais de rock progressif, fondé en 1969 par
Robert
Fripp vient de sortir
un DVD témoignant d'une belle vitalité pour un groupe fêtant le 13
janvier dernier, ses 35 années d'existence. Entre ces deux dates, des dizaines de disques, des centaines de concerts,
et toujours une démarche originale, un
univers...
Bien sûr, il y a eu des hauts et des bas ! D'abord ce premier
disque culte in the court of crimson king que Pete Townsend
leader des Who qualifiait de "chef d'œuvre de l'étrange", une première
interruption en pleine gloire en 1974, pour ne pas devenir un "groupe
dinosaure", quelques reformations en 1981, en 1993, avec désormais Adrian Belew, sûrement plus apte à suivre
Fripp dans ses délires expérimentaux
que tous ces chanteurs précédents... Il n'empêche King Crimson reste
une pépinière de talents, un passage quasi obligé pour des musiciens en quête
de fusion rock, hard, jazz, folk, musique planante et symphonique, ce qui reconnaissons le est une belle définition de la musique progressive !
Dans ses rangs sont passés des chanteurs puissants tel Greg Lake (futur
Emerson Lake & Palmer), John
Wetton (dont la carrière est
rappelée dans la rubrique : John Wetton, a perfect
gentleman ), ou aujourd'hui ce fameux Belew, chanteur
guitariste venu de chez Zappa,
mercenaire chez Bowie,
capable d'affronter les rhinocéros dans des albums solos recommandables, et de réveiller ce bon vieux "roi
pourpre" grâce à des couleurs funk new wave.... Toujours, Robert Fripp s'est allié à des instrumentistes
d'exception tel Bill Bruford, qui quitte
Yes pour King Crimson, et qui
maintenant mène une carrière de batteur au confins du jazz, Tony Levin
ou son disciple Trey Gunn, tous deux grands spécialistes du stick, cet étrange
instrument hybride entre guitare et basse, Boz
parti ensuite chercher
fortune chez Bad Co., ou encore Ian McDonald fondateur de
Foreigner, puis musicien errant, regrettant probablement Robert Fripp et
ses exigences redoutables... Ce fameux guitariste, british jusqu'au bout
du médiator, capable
des stridences les plus violentes, comme des arpèges les plus planantes,
jouant toujours assis dans l'obscurité, reste l'âme de King
Crimson.
Un
seul regret, le groupe a définitivement occulté de son répertoire les
titres les plus romantiques tel epitaph ou cadence and
cascade pour une violence plus actuelle, et
son oeuvre reste une source d'inspiration pour des musiciens près à
prendre des risques comme Noir Désir qui en 2002 incluait
à sa set-list un furieux et prémonitoire 21st century schizoid man...
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