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Rock
n°16 : "The Dr. Feelgood's Factory"
Voici l'été et le temps des festivals ! Le plus intéressant de France reste le
"Blues Passions" de Cognac, qui depuis plus de dix
ans propose toujours
une programmation de qualité dans un cadre idyllique et simplement
humain... La cuvée 2004 ne dérogera pas à la règle puisque en quatre
jours, défileront les meilleurs du blues français dont le fameux
Big Dez, en terrasse dans les bars de la ville. Sur la scène principale,
le "Blues Paradise", accueillera du jeudi 22 au
dimanche 25 juillet, George Clinton, Tony
Joe White, Lurrie Bell, The
Dixie Hummingbirds, Eric
Bibb, Howard Tate, etc...
(Si vous souhaitez connaître tous les détails, une seule adresse :
http://www.bluespassions.com
).
Pour ouvrir ce festival, rien de moins que Dr.
Feelgood !!! J'entends déjà polémiquer quelques rabat-joies :
Dr. Feelgood, c'est pas du blues...
Effectivement, ce groupe joue le rock, mais avec tellement d'ingrédients
bluesy qu'ils ont leur place à Cognac.
Quand, en 1975 apparaît ce groupe originaire de la banlieue est de Londres, la confusion
règne. Les marchands de soupe veulent le vendre sous une étiquette
punk. Pourtant, dès leur premier album, ils nous refourguent déjà, des
standards bien sentis comme le Boom Boom de John
Lee Hooker. En réalité, le gang de Canvey Island
injecte une bonne dose de
rhythm 'n' blues dans son rock basique, à la façon des premiers Stones.
Son premier leader, le charismatique Lee
Brilleaux, ne cessera d'affirmer son amour
pour le blues. Sa partie de slide sur back in the night sonne à
la Elmore James, et le nom du groupe
vient
d'un morceau de Willie "Piano
Red" Perryman, pionnier d'une époque où le blues et le
rock 'n' roll se mélangeaient sans vergogne.
Au vue de la sélection proposée plus bas, la preuve est là : dans chacun de leurs
disques, des classiques
de blues frayaient avec du rock bien balancé. Pour leur dernier album studio,
le retour au sources est encore plus appuyé, puisqu'il s'agit d'un
hommage au catalogue Chess : Dr. Feelgood
Chess Masters, (Le lien entre ces deux univers, n'est pas
forcement perçu par tous, mais le groupe de blues
français Swampini l'avait bien compris et
son premier cd était un clin d'œil appuyé au down by the jetty
du bon Docteur).
Abandonné par la
presse spécialisée au début des années quatre-vingt, sa seule tentation commerciale sera de sonner comme Dave
Edmunds, ce qui, reconnaissons le, était
un moindre mal...
L'évolution de Dr. Feelgood me rappelle
celle de Canned Heat qui fut aussi programmé
à Cognac il y a quelques années. Effectivement, s'il n'y a plus de
membres originaux, l'esprit est maintenu intact par des musiciens qui ont
su reprendre le flambeau d'un répertoire unique. Les guitaristes,
qui se sont succédés, ont toujours été à la hauteur. Ils avaient
intérêt d'être bons pour oser remplacer Wilko Johnson fondateur du groupe, compositeur
émérite, et dont le maître Mick Green,
le guitariste légendaire des
Pirates de Johnny Kid lui avait donné le goût de la guitare mitraillette...
Ensuite vint John "Gypie" Mayo, gratteux talentueux mais sous
estimé, Johnny Guitar rencontré chez les
Count Bishops, puis Gordon
Russell, guitariste aussi brillant que sympa, et dont le public de
Cognac
se souvient de son duo, les Two Timmers sur la
place François 1er en 1998. Le dernier sur la liste s'appelle Steve
Walwyn. Il a fait ses classes chez Steve
Marriott, ce qui en dit long sur
son pedigree rockin' blues. Non seulement il assure, mais il a su dégotter
des chanteurs capables de remplacer le père Lee Brilleaux
décédé d'un excès de rock 'n' roll en 1994.
Cette fois ci, tout le monde est prévenu, les
absents n'auront pas d'excuses, et pour cette édition 2004, le festival de
Cognac a bien fait les
choses, puisque est aussi prescrit un concert unique des Inmates.
Ce n'est
pas un hasard, le groupe de Bill Hurley a souvent croisé la route de
Dr. Feelgood, et à eux deux c'est la flamme du
légendaire "pub rock" qui vient
d'être ré-allumé !!!
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