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APOLOGIE
DU 11 AVRIL 2005 : Rock against Chirac !
On vit une époque formidable ! Plus la société s'enfonce, mieux le rock
'n' roll survit ! Je m'explique : la répression policière, l'exclusion
sociale, et le bourrage de crâne ont de tous temps inspiré les artistes.
Quand le pouvoir veut contrôler, formater et cloisonner pour mieux
dominer, il y a toujours des gens pour s'échapper des chemins
balisés, des poètes pour nous faire rêver, et des rockers pour nous réveiller...
Aujourd'hui comme hier et sans remonter à la Convention, on peut compter
sur des musiciens pour nous chanter quelques évidences. Déjà dans les
années soixante, au bon temps des bêtises yé yé, le grand Léo
chantait les anarchistes. En 1974,
le regretté François Béranger se
marrait bien en enregistrant un magouille blues toujours
d'actualité,
et en 1983, Bérurier Noir nous
balançait son manifeste tiré de
l'inoubliable macadam massacre. En 1996, c'était au tour de Bertrand
Cantat de clamer un jour en France. Noir
Désir faisait plaisir à entendre, et s'engageait face
"à
quelques fascisants autour de 15%"...
En 2005, que reste t'il de ces artistes engagés ? Face au pouvoir omniprésent
des médias, de l'autocensure systématiquement appliquée, face à une
télé qui endort au service d'un pouvoir toujours plus fort, la tâche est
rude pour des artistes résistants...
Heureusement, il nous reste Tryo dénonçant
le G8 et la mondialisation, et les Tétes
Raides qui en reprenant hexagone de Renaud
nous rappellent que rien ne change vraiment en France...
Qu'est que ça fait du bien d'entendre Lofofora
hurler comment on se fait tous mettre, dans son virulent alarme
citoyens ! Pour les plus délicats, il reste le grand Lavilliers,
qui à côté de ses brillants poèmes, sait écrire des textes toujours
aussi lucides (état des lieux, question de peau). Est ce
que tous les parents qui entendent leurs charmants enfants chanter le tube tout
le bonheur du monde savent que le dernier disque de Sinsemilia
débute par un Bienvenue en Chiraquie qui ne passera jamais en
radio ?
Et puis il nous reste Saez... Damien
remplit des Zéniths en chantant "trop de capitalisme, trop de libéralisme
mais sans libération", et la jeunesse présente en redemande !!! (voir
le compte rendu : les
fils de Saez ).
Alors pourquoi ne plus espérer... D'abord dans le camp des révoltés, je
ne vois pas l'équivalent d'un Steve
Earle qui au son d'un rock 'n' roll puissant peut chanter
"fuck
the FBI, fuck the CIA, livin' in the motherfuckin' USA". Enfin à
propos de tous ces artistes, combien sont prêts à s'engager pour défendre
l'Europe des solidarités, celle de l'ouverture vers le reste du monde,
celle qui refuse le projet libéral, pour clamer non à cette constitution défendue
par Giscard, Hollande et Sarkozy.
Être rock aujourd'hui c'est encore et toujours l'ouvrir à chaque instant.
Ce n'est pas les combats qui manquent et tant pis si ça dérange
!!!
Pierre Robes
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